mercredi 18 avril 2012
lundi 16 avril 2012
Bâtir une marque employeur : un défi de taille pour recruter et fidéliser.
Par Nathalie Bottollier
En 2012
plus que jamais, les entreprises qui cherchent à recruter promettent du bonheur
à leurs futurs employés. L’équation « 1 employé heureux = 1 employé
productif » est toujours d’actualité. Les entreprises sont en concurrence
pour attirer les meilleurs talents et surtout les fidéliser. Leur
promesse marketing en tant que « marque employeur » ? Il
fait bon travailler chez nous ! Parce que vous serez bien payés,
parce que tout le monde se tutoie, parce qu’on travaille en jeans ou parce
qu’on a un babyfoot pour se détendre ! Les messages et les valeurs que les
entreprises essaient de communiquer varient, mais témoignent d’une même
volonté : être reconnu comme un bon employeur.
UN DÉFI COMPLEXE :
RECRUTER.
Le pendant du « candidat idéal »
recherché dans les annonces, c’est « l’employeur idéal » car attirer
des candidats qualifiés est tout un défi, d’autant plus quand il y a pénurie de
talents sur le marché. Positionner l’entreprise comme un bon employeur est
devenu un processus hautement marketing, qui dépasse le cadre des RH. Car c’est
toute la stratégie d’entreprise, ses valeurs, son type de management et son
projet collectif qui sont en jeu. Votre département RH y est-il préparé ?
Les mots, les stratégies et les outils pour recruter, fidéliser et communiquer
en interne ont évolué. Et les choses se compliquent encore plus à l’heure des
réseaux sociaux… Vos employés sont en effet les premiers à communiquer sur
votre entreprise en tant qu’employeur sur Facebook ou Linkedin par exemple.
Votre réputation en tant qu’employeur a tout à y gagner… ou tout à y
perdre ! Alors comment faire pour bâtir une « marque
employeur » attractive ? Et plus important encore, avec quel retour sur
investissement au regard des sommes folles que certains grands groupes
y consacrent?
TROIS STRATEGIES PAYANTES,
MAIS AU PRIX FORT
1ère stratégie : s’offrir
une campagne de pub mondiale
Certaines sociétés investissent des millions
dans des campagnes publicitaires de recrutement nationales ou internationales (la marque employeur Areva recrute
12000 collaborateurs dans le monde chaque année). D’autres ont un département
en charge des relations avec les jeunes diplômés et les grandes écoles qu’elles
séduisent en sponsorisant des associations ou des événements, voire en
organisant des concours avec job à la clé, histoire d’attirer les meilleurs….
Cher ! Mais à moins d’être une multinationale, cela ne vous concerne
guère.
2ème stratégie :
chouchouter ses employés
La grande mode il y a 10 ans, c’était de
proposer des cadres de travail atypiques sur le modèle de Google
réputé pour ses bureaux. Aujourd’hui, la tendance est aux services
de conciergerie d’entreprisepour officiellement « faciliter » la
vie des cadres. Garderie sur place, massages, pressing, courses, etc. Le cadre
peut ainsi passer sa vie au bureau sans que l’entreprise ait à
culpabiliser ! En suisse romande, ce type de services commence à se
répandre, comme en témoigne le succès de la société Time For You qui compte parmi ses
clients Merck Serono Suisse ou des banques privées. Autres
variantes toujours aussi efficaces : 14ème ou 15ème mois,
voitures ou logements de fonctions, stock-options, etc. C’est la
surenchère des avantages offerts aux salariés.
3ème stratégie : s’acheter
une crédibilité avec un label de bon employeur
Dans certaines entreprises, il ferait bon
travailler. Ce n’est pas elles qui le disent mais des instituts pseudo
« indépendants ». En Suisse, 19 entreprises viennent ainsi d’obtenir
le label
« Top Employeur ». Un moyen de se distinguer et de montrer qu’on
prend en compte les desiderata des employés. En effet, afin d’être
attractif comme employeur, encore faut-il analyser et comprendre ce que veulent
les salariés!Ce qui est vraiment intéressant ici, ce sont les critères sur
lesquels les employés s’appuient pour évaluer une entreprise. On peut donc
citer la rémunération, l’ambiance de travail, la sécurité de l’emploi, un poste
intéressant, et le bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Et
oui, il n’y a pas que l’argent dans la vie…
LA MEILLEURE STRATÉGIE :
BÂTIR UNE MARQUE EMPLOYEUR AVEC SINCERITE
Peu importe les valeurs sur lesquelles vous
miser. Mars Suisse garantit
la « liberté », Migros a
la particularité de respecter notamment les couples homosexuels. Et dans la
plupart des cas, le baratin habituel parle de respect des collaborateurs, de
durabilité, d’humanisme, d’engagement social, de solidarité, etc… Je parle de
« baratin » car bien souvent le discours des entreprises n’est pas
crédible une seconde. Or,l’important, c’est d’être sincère et cohérent avec
soi-même, avec la réalité de l’entreprise, mais aussi avec ses pratiques. Le
point le plus important pour une « marque employeur » réussie ? Clarifiez
vos promesses et tenez toujours vos engagements.
La cohérence, c’est donc la meilleure stratégie,
mais c’est aussi la plus compliquée ! Car l’image d’employeur que l’on
pense projeter est rarement celle que l’on donne effectivement ! Car une
marque employeur se construit sur le long terme, doit clarifier les valeurs de
l’entreprise et demande la collaboration active de toutes vos équipes en
interne. Et ça, ça ne s’achète pas ! C’est une tâche de longue haleine,
dépassant le cadre des RH ou du marketing, et qui nécessite l’adhésion
de toute l’entreprise.
Vous devez identifier ce qui vous distingue
vraiment en tant qu’employeur, quelles sont vos valeurs, quel projet collectif
et quels avantages vous pouvez offrir à vos collaborateurs. Donnez la
parole à vos équipes car ce sont elles qui vous connaissent le mieux
et transformez vos collaborateurs en ambassadeurs de votre marque (à condition
de les « évangéliser » avant tout de même !). De plus, la
« marque employeur » doit pouvoir cohabiter et être cohérente avec la
marque commerciale de l’entreprise, et celles de ses produits ou services.
La « marque
employeur » devrait être une priorité constante de l’entreprise, et pas uniquement en période de recrutement ou de crise car il
est primordial de maintenir l’attractivité, même lorsqu’on ne recrute pas… Car
la « marque employeur » ne s’adresse pas uniquement aux futurs
candidats que l’entreprise va approcher, elle s’adresse aussi (et avant
tout ?) aux collaborateurs en interne ! Car avant de recruter, le
premier défi de l’entreprise, c’est avant tout de maintenir l’engagement et la
motivation de ses équipes internes. Et là, la solution c’est un plan
de communication interne.
Nathalie Bottollier Consultante
pour le magazine Le Monde Economique et Spécialiste en Brand
Management, Communication et Web Marketing.
Copyright © Le Monde Economique - Tous droits
réservés
Enquête flash Deloitte Total Rewards & Benefits 2012
Malgré le contexte
actuel, plus de 50% des entreprises maintiennent leurs budgets d’augmentation
de salaire
Neuilly-sur-Seine,
lundi 16 avril 2012 - Deloitte a interrogé un panel d’entreprises sur leur
politique de rémunération dans le cadre des négociations annuelles obligatoires
sur les salaires. Il apparaît que les augmentations réalisées ont été
légèrement plus élevées que les prévisions de l’été dernier ne le laissaient
supposer avec une augmentation médiane de 2,7% pour les non cadres et une
augmentation médiane de 2,8% pour les cadres.
Budgets d’augmentation salariale
Budgets d’augmentation salariale
Au regard
des incertitudes actuelles, les budgets consacrés aux augmentations par les
entreprises sont plutôt encourageants puisque plus d’une entreprise sur deux n’a
pas diminué son enveloppe d’augmentation et que les budgets ont été légèrement
plus élevés que les prévisions de l’été 2011.
Deloitte
note toutefois de fortes disparités entre les entreprises en fonction de leur
secteur d’activité (ex : le secteur du luxe ou de la santé) et de leur santé
financière. Les entreprises ayant enregistré de bons résultats se détachent
avec des budgets supérieurs d’environ 0,4 point par rapport à celles qui sont
en deçà de leurs objectifs.
Pour
l’avenir, les entreprises restent cependant prudentes avec des prévisions en
baisse d’environ 0,1 point par rapport à ce qu’elles viennent de réaliser. Cela
demeure tout de même plus favorable que les budgets d’augmentation mis en œuvre
dans les années 2009 et 2010.
«
Après deux années de diminution, nous constatons un retour modéré de la hausse
des budgets d’augmentation. Ceux-ci n’atteignent pas encore les niveaux que
nous avions connus avant la crise économique récente : le contexte
d’incertitude a en effet conduit les entreprises à des réajustements à la
baisse de leurs prévisions d’augmentations salariales. Il est cependant
rassurant de constater que plus de la moitié des entreprises interrogées ont
maintenu inchangé leurs budgets d’augmentation salariale conformément à leurs prévisions
de l’été 2011, et surtout que les entreprises en bonne santé ont pu maintenir
des budgets élevés », commente Jean-Philippe Gouin, Directeur du
Département Rémunération chez Deloitte.
Augmentations
générales et individuelles
Les
niveaux médians d’augmentations (générales et individuelles) ressortent
légèrement supérieurs à ceux qui avaient été initialement anticipés en 2011 :
·
les prévisions pour 2011 étaient initialement de 2,5% pour les non cadres, et
de 2,6% pour les cadres ;
·
les versements ont finalement été de 2,7% pour les non cadres, et de 2,8% pour
les cadres.
Pour
l’année prochaine, les prévisions médianes sont en très légère baisse, preuve
que l’incertitude économique continue à peser sur les budgets. Reste cependant
à savoir si les tensions observées sur certaines fonctions ne conduiront pas
les entreprises à effectuer des réajustements au-delà des enveloppes
prévisionnelles.
Après un
retour des augmentations générales constaté en 2009 et 2010, les entreprises
ont de nouveau recours à des augmentations exclusivement individuelles pour les
cadres, et ce pour 70% des entreprises interrogées ; ce qui illustre
l’importance pour les entreprises de rémunérer au plus juste les contributions
individuelles.
Rémunération variable
Rémunération variable
Selon
cette enquête, le contexte économique a continué à peser sur les rémunérations
variables puisque l’enveloppe versée a diminué pour 25% des entreprises
interrogées. Ce contexte a d’ailleurs incité un tiers des entreprises à modifier
leurs systèmes de variable au cours des douze derniers mois, principalement
pour le rendre plus discriminant et pour l’aligner sur les objectifs
stratégiques.
Lorsque le
contexte est difficile et que les budgets se réduisent, les entreprises
appliquent davantage de différenciation afin de maintenir la motivation des
meilleurs éléments. Cette tendance s’est renforcée ces dernières années, la
crise ayant obligé les entreprises à revoir leurs dispositifs afin de mieux les
aligner sur leurs objectifs stratégiques.
« Les
salariés des entreprises dont les résultats ont été les moins bons subissent
donc une double peine à travers des parts variables plus faibles, voire
inexistantes, et des budgets d’augmentation en retrait par rapport aux
entreprises ayant bien résisté à la crise » commente Philippe Burger,
Associé Capital Humain chez Deloitte
Méthodologie
: Deloitte a interrogé un panel d’entreprises sur leur politique de
rémunération dans le cadre des négociations annuelles obligatoires sur les
salaires. Une centaine d’entreprises ont répondu à cette enquête-flash dont 40%
emploient plus de 10 000 salariés.
A propos
de Deloitte
Deloitte fait référence à
un ou plusieurs cabinets membres de Deloitte Touche Tohmatsu Limited, société
de droit anglais (« private company limited by guarantee »), et à son
réseau de cabinets membres constitués en entités indépendantes et juridiquement
distinctes. Pour en savoir plus sur la structure légale de Deloitte Touche
Tohmatsu Limited et de ses cabinets membres, consulter www.deloitte.com/about. En France, Deloitte SA est le
cabinet membre de Deloitte Touche Tohmatsu Limited, et les services
professionnels sont rendus par ses filiales et ses affiliés.
Deloitte
fournit des services professionnels dans les domaines de l’audit, de la
fiscalité, du consulting et du financial advisory à ses clients des secteurs
public et privé, quel que soit leur domaine d’activité. Fort d’un réseau de
firmes membres dans plus de 150 pays, Deloitte allie des compétences de niveau
international à un service de grande qualité afin d’aider ses clients à
répondre à leurs enjeux les plus complexes. Nos 182 000 professionnels sont
animés par un même objectif, faire de Deloitte la référence en matière
d’excellence de service.
En France, Deloitte
mobilise un ensemble de compétences diversifiées pour répondre aux enjeux de
ses clients, de toutes tailles et de tous secteurs – des grandes entreprises
multinationales aux micro entreprises locales, en passant par les entreprises
moyennes. Fort de l’expertise de ses 6 500 collaborateurs et associés, Deloitte
en France est un acteur de référence en audit et risk services, consulting,
financial advisory, juridique & fiscal et expertise comptable, dans le
cadre d’une offre pluridisciplinaire et de principes d’action en phase avec les
exigences de notre environnement.
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